Il fut un temps où la masturbation féminine était vue d’un bon œil puisqu’elle était censée augmenter la fécondité. Pourtant les grandes religions ont toutes cherché à l’interdire alors qu’aucun texte ancien ne la prohibait. La libération sexuelle n’a pas suffit pour effacer la culpabilité associée à cette pratique. L’éducation a aussi gardé des réflexes moraux et sociaux et beaucoup de parents restent gênés par ce sujet. Or cette pratique a ses avantages. On assiste également à sa lente démocratisation.
Un tabou qu’il faut faire sauter pour son bien-être et pour l’équilibre de sa vie de couple.
Virginie, 30 ans, cadre dans le marketing, nous confiait : « Lors de mon premier rendez-vous chez la gynéco, je lui ai parlé de certains de mes blocages. J’ai été profondément choquée lorsqu’elle m’a conseillé de me masturber. J’avais alors 18 ans et cela me semblait totalement aberrant ! Les années ont passé. Les partenaires plus ou moins bons aussi. L’un d’entre eux m’a fait découvrir la masturbation lors d’une année à distance. Ce fut une véritable libération pour moi ! J’ai commencé ainsi à découvrir mon corps que je ne connaissais pas jusqu’alors. Au-delà de mon bien-être, cela a apporté un véritable équilibre dans ma relation avec David. J’ai pu lui dire exactement ce que j’aimais – ou pas – et nous avons pu faire évoluer nos rapports.»
Une pratique qui nécessite fréquence et déculpabilisation.
Il faut faire tourner régulièrement une voiture pour qu’elle fonctionne. C’est la même chose pour le corps. La masturbation sert à la construction de la sexualité de chacun. Mais comment échanger sur ce sujet ? L’idéal est d’en parler entre copines bien que cela ne soit pas toujours facile. Rares sont les groupes de filles qui en parlent ouvertement ensemble. C’est le cas notamment de Marjolaine, Marie-Elodie et Stéphana, toutes trentenaires. Elles échangent sans gêne sur ce point. Marjolaine nous affirmait d’ailleurs : « cela dépend les milieux mais dans celui dans lequel j’évolue, nous en parlons sans soucis. Cette liberté déculpabilise et permet de s’assumer davantage. C’est un échange salvateur. »
La démocratisation de la masturbation féminine, une révolution en cours.
« Tout a commencé pendant mes études, quand je vendais des sex toys dans une boutique de luxe. C’est là que j’ai acheté mon premier », commente Rania, 35 ans, qui loue l’usage de cet objet qui lui a permis de mieux connaître son corps Les sex toys sont réellement entrés dans les mœurs. Les boutiques dédiées se sont multipliées. Depuis une petite dizaine d’années, même les plus grandes marques proposent les leurs. Le canard vibrant est devenu hyper tendance. Y compris chez Sonia Rykiel !
D’autre part, arrive en France une nouvelle tendance américaine : les cours de masturbation ! Oui mesdames ! Des cours pour apprendre comment se masturber pour celles qui douteraient encore de leur technique.
Bref, ne culpabilisez plus parce qu’il y a fort à parier que dans quelques années, ce sentiment sera totalement « has been » !
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